Mémoire : 3 théories à connaître pour créer des e-formations efficaces

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Au-delà des différences individuelles, plusieurs théories permettent d’expliquer ce phénomène : bienvenue dans le monde fascinant de la mémoire !

Dans cet article, vous découvrirez à travers des exemples concrets trois théories clés en lien avec la mémoire, ainsi que leurs implications pour la conception de e-formations. 

On distingue deux types de mémoire : celle à court terme et celle à long terme.

La mémoire à court terme (aussi appelée mémoire de travail) est activée par les stimuli sensoriels : lorsqu’on voit une image ou qu’on nous dicte un numéro de téléphone, par exemple. Celle-ci a une capacité limitée, ce qui signifie que si le cerveau reçoit plusieurs nouvelles informations dans un court laps de temps, les premières informations sont progressivement remplacées par les nouvelles et nous ne nous en souviendrons probablement plus le jour suivant. Pour que des informations puissent être conservées dans notre cerveau de manière permanente – on parle alors de mémoire à long terme – il est nécessaire de les revoir plusieurs fois, dans différents contextes et/ou sous différentes formes.

Ces clarifications étant faites, découvrons maintenant trois théories sur la mémoire qui s’avèrent éclairantes pour la création de contenus de formation digitaux.

La théorie du double codage : deux, c’est mieux !

Avant d’entrer dans la théorie, voyons ensemble un exemple d’illustration. Prenez le temps de lire une fois ces deux descriptions de parfum, produites afin de former en interne sur une nouvelle gamme de produits. 

Continuons l’expérience. Maintenant, comptez de 10 à 1 à rebours. Puis, sans relire les descriptions ci-dessus, pouvez-vous dire de mémoire quelle essence dégage chaque parfum ?

Il est probable que vous avez retenu plus facilement que Provenza possède une essence florale, alors que l’essence fruitée d’Occitania vous a échappé. Ces deux descriptions de produit ont pourtant exactement le même nombre de mots, sont écrites dans la même police de caractères, et suivent la même structure.
La différence ? L’illustration de fleurs à gauche ! 

Ce résultat n’est pas surprenant, puisque la théorie du double codage du professeur canadien Allan Paivio indique que l’information est mieux retenue lorsqu’elle est présentée sous plusieurs formats en même temps (textuels et visuels, par exemple). Ce principe est appliqué tout autour de nous, que ce soient dans les contes illustrés, les publicités en ligne ou les sous-titrages de film.

Appliqué au e-learning, le double codage a été repris par Mayer pour sa théorie générative de l’apprentissage multimédia, qui recommande de s’appuyer sur la multimodalité (ex : texte, image, son) pour construire des contenus de formation qui seront plus facilement mémorisés. Attention toutefois : abuser des médias serait contre-productif, comme nous allons le voir… 

La théorie de la charge cognitive : quand trop d’information tue l’information !

Vous est-il déjà arrivé d’assister à une présentation dans laquelle beaucoup d’informations ont été données, mais d’en sortir avec le sentiment de n’en n’avoir retenu qu’une fraction infime ? Rassurez-vous, c’est tout à fait compréhensible. Notre cerveau ne peut tout simplement pas tout traiter (et retenir) en même temps.

Partons d’un autre exemple pour illustrer ce point. Prenez le temps d’observer deux supports qui pourraient être proposés dans le cadre d’une formation mobile learning sur la cybersécurité.

Lequel des deux supports est le plus propice à l’apprentissage, selon vous ?

Au premier coup d’œil, on constate que la carte de gauche est très chargée (caractères gras, italiques, soulignement, surbrillance, nombreuses images plus ou moins en rapport avec le propos), ce qui rend difficile pour le cerveau de retenir l’information. C’est ce que le psychologue de l’éducation John Sweller a appelé la surcharge cognitive : les stimuli sensoriels (ici, visuels) sont trop intenses, ce qui sature la mémoire à court terme et empêche ensuite le codage de l’information vers la mémoire à long terme. À l’inverse, on voit sur la carte de droite comment le fait de simplifier, fragmenter et structurer l’information permet une meilleure mémorisation.

Lorsque l’on crée un parcours de formation en ligne, il est donc essentiel de présenter le contenu en petites unités faciles à digérer (microlearning) pour éviter la surcharge cognitive. Les vidéos d’une minute ou moins, les quiz rapides et les pauses réflexives sont à prescrire. Les médias – qui, nous l’avons vu, peuvent soutenir la mémorisation – ne doivent cependant pas surcharger inutilement les supports d’apprentissage, au risque d’entraîner une surcharge cognitive.

Bien entendu, même en simplifiant l’information, celle-ci ne pourra être retenue dans son entièreté dès la première exposition. Comment alors favoriser la rétention d’information à long terme ? C’est ce que nous verrons ensuite…

La courbe de l’oubli : répéter avant d’oublier !

Comme l’a si bien dit Alfred de Musset, « la mémoire est une faculté qui oublie. » 

Saviez-vous d’ailleurs que nous oublions environ 70 % de l’information que nous apprenons dans les 24 heures suivantes ? En effet, notre cerveau, pour optimiser ses ressources, filtre ce qu’il considère comme non essentiel. Ceci fait écho à la courbe de l’oublid’Ebbinghaus. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, la rétention d’informations diminue rapidement après l’apprentissage si des révisions répétées ne sont pas effectuées. La répétition espacée – c’est-à-dire le fait de revoir l’information à des intervalles croissants – permet de lutter contre cette courbe d’oubli et de renforcer la mémoire à long terme.

Dans un contexte de formation digitale, la répétition espacée peut être soutenue grâce à des notifications et des rappels automatisés à compléter une formation. Pour réviser les contenus rapidement et de manière ludique, les plateformes d’e-learning peuvent facilement intégrer des quiz interactifs, des cartes mémoires (flashcards) ou des auto-évaluations (ex: activité de profilage, question ouverte). Non seulement cela permet aux apprenants de jauger leur progression, mais cela renforce également leur mémoire à long terme. Se tester est en soi une forme d’apprentissage !

Lorsque la quantité d’information à mémoriser est conséquente, il peut par ailleurs être pertinent de l’incorporer et la revoir dans différentes leçons afin de renforcer progressivement les concepts clés (apprentissage en spirale). Bien qu’il n’y ait pas de chiffre magique, la recherche démontre en effet qu’il faut présenter un concept plusieurs fois avant avant qu’il soit définitivement retenu. À titre d’exemple, le chercheur Paul Nation a déterminé qu’il fallait être exposé entre 10 et 16 fois à un nouveau mot dans une langue étrangère pour pouvoir l’utiliser de manière autonome sur le long terme.

À la lumière des trois théories présentées dans cet article, nous vous proposons trois règles d’or pour la création de e-formations que les personnes apprenantes garderont en mémoire sur le long terme :

  1. Combiner plusieurs types de médias pour expliquer un même concept.
  2. Simplifier, fragmenter et structurer le contenu en plusieurs petites unités.
  3. Répéter l’information et la faire réviser à intervalles croissants.

Pensez à les revoir régulièrement pour ne pas les oublier !

Le SkyLAB de juin comme si vous y étiez : l’IA au service de la création de formation !

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